La thèse

Les jardins collectifs : Entre urbanisation de la campagne et agrarisation de la ville. Mise en regard de l’Île-de-France et de KazaN

Collectif de jardins, Kazan, 2015, ©Camille Robert-Boeuf

Les jardins collectifs de l’Île-de-France et de la région de Kazan offrent l’exemple d’une des plus anciennes formes de jardinage urbain en Europe qui se positionne à l’interface entre le monde de la ville et celui de la campagne. À l’échelle locale, si les jardins sont d’abord des espaces domestiques, de l’ordre de l’intime, ils renvoient aussi à la construction d’une communauté qui se fonde sur le travail agricole et des relations de voisinage fortes, faisant écho à une communauté paysanne idéalisée. Ces communautés se structurent autour de jeux de normalisations complexes non sans tensions entre différentes générations de jardiniers. À l’échelle métropolitaine, les jardins collectifs affirment une agrarisation de la ville tout d’abord à travers la construction de modes d’habiter agri-urbains qui promeuvent un desserrement du tissu urbain et de nouveaux modes d’alimentation. Ensuite, ils servent de passerelles entre acteurs urbains et acteurs des périphéries rurales. Enfin, la mise en tension entre agrarisation et urbanisation souligne le rôle des jardins dans la fabrique de la ville, notamment leur participation dans le maintien d’un foncier agricole dans la ville en dépit de l’étalement et de la densification. Dans cette approche, la mise en regard franco-russe soutient tout particulièrement une réflexion sur l’hybridation entre urbanisation et agrarisation avec l’affirmation d’un droit à la terre en regard du droit à la ville.

Jury:
– Jean-Noël Consalès (examinateur), Maître de conférences en géographie, Université Aix-Marseille.
– Marc Dumont (rapporteur), Professeur en urbanisme et aménagement de l’espace, Université Lille 1.
– Ronan Hervouet (examinateur), Maître de conférences en sociologie, HDR, Université de Bordeaux.
– Guillaume Lacquement (rapporteur et président du jury), Professeur de géographie, Université de Perpignan.
– Monique Poulot (directrice de la thèse), Professeure de géographie, Université Paris Nanterre.
– Joëlle Salomon Cavin (rapporteure), Maître d’enseignement et de recherche en géographie, Université de Lausanne.

Distinctions:
– 5ème Prix de l’Université du Département du Val de Marne 2021.
– Médaille d’Argent-Dufrenoy 2020 de l’Académie d’agriculture de France et a bénéficié d’une analyse publiée sur le site de l’Académie de l’Agriculture.
– Thèse pré-sélectionnée au concours de doctorat France-Russie SOFARUS-AFR 2020.

Résumé de ma thèse pour le 5eme prix de thèse de l’Université du Département du Val de Marne, 2021, ©Camille Robert-Boeuf